Le Drive ou le retour des sacs plastiques

Depuis 2010, les sacs plastiques qui nous servaient à porter nos courses ne sont plus distribués gratuitement. Ce sont désormais les consommateurs qui doivent prendre à leur charge ces sacs. A partir de 2014, ces sacs plastiques étant considérés comme polluant, ils seront taxés. Seuls les sacs biodégradables qui seront composés d’au moins 40 % de matières végétales éviteront la taxation.

Depuis 3 ans, les consommateurs ont donc pris l’habitude d’utiliser des sacs en tissu et surtout réutilisables pour faire leurs courses. Les supermarchés nous proposent d’ailleurs une large gamme de sacs réutilisables avec paysages et inscriptions ludiques à volonté. Ces derniers sont bien évidemment payants. Mais l’usage de ces sacs n’est pas la seule révolution, le concept du « drive » est en pleine expansion.

Les courses derrière son ordinateur

Le principe du drive est simple. Vous connaissez le concept du drive de la restauration rapide ? Et bien ce système a été transposé à la grande distribution, sauf que la prise de commande se fait en ligne, depuis votre ordinateur. Vous avez ensuite le choix de la date et de l’heure de retrait de votre panier. Il faut simplement que ceux-ci soient proches de la date de commande. Un maximum de 24 H à 48 H est stipulé sur les conditions générales de vente des différents distributeurs.

Attention, le « Drive » permet de consommer des produits de la vie courante et principalement alimentaires. Il ne s’agit pas d’une copie de votre magasin habituel. Les « Drive » offrent environ 10 % des produits qui sont sur vos rayons.

Il vous suffit ensuite de vous rendre sur le lieu de livraison de vos courses, à ouvrir votre coffre, et vos courses seront déposées directement dedans. Le principal avantage du drive est le gain de temps et l’élimination de la corvée qui représente les courses.

Notre société nous impose des plannings de plus en plus chargés, le drive est donc une aubaine pour les ménages en recherche de temps. Une dizaine d’enseignes se partagent ce marché, et on devrait compter prés de 2000 « Drive » en France, fin 2013.

Sacs plastiques et « Drive », bientôt incompatibles ?

Bien que le principe soit le même, chaque drive a ses spécificités en matière d’emballage de vos courses. Le dénominateur commun est l’utilisation de sacs plastiques. Ceux-là même que nous décrivions comme disparus de nos rayons auparavant. La livraison des courses fait partie du gain de temps, il faut donc que le coffre de l’internaute soit rempli en deux temps trois mouvements. A ce jour, le système d’emballage le plus rapide est de mettre les courses dans des sacs plastiques. Certaines enseignes essaient tout de même de rester parmi les bons élèves environnementaux. E.Leclerc a donc mis en place un système de consigne. Le principe est le suivant : l’internaute a droit à une dizaine de sacs au départ, lors de son prochain achat, il devra les ramener sous peine d’avoir à les payer.

L’autre enseigne qui veut éviter que les sacs plastiques ne polluent nos belles campagnes, est Leader Price. Ici, les sacs plastiques ne sont pas d’actualité. Le supermarché vous livre vos courses dans des cartons. Il est donc moins aisé pour un carton de s’envoler dans la nature. Il existe également la possibilité de le recycler dans le contener prévu à cet effet. Ces cartons sont pratiques pour les prochaines courses ou pour ranger chez vous.

Les solutions à la pollution « Drive »

Bon nombre de consommateurs ont pointé le doigt vers l’incohérence du système. On ne peut pas pousser les acheteurs à ne pas utiliser les sacs plastiques en supermarché pour ensuite leur en donner une flopée si jamais ils commandent par internet… Le comble du paradoxe réside dans le mot « donner ». En effet, le « Drive » revient à la gratuité des sacs. Les faire payer reviendrait à considérer que le conditionnement de vos courses est payant. Or, l’un des arguments du « Drive » est de ne pas supposer de surcoûts chez les consommateurs habituels de supermarchés. Il existe donc les solutions suivantes:

• Utiliser des cartons comme dans le cas de Leader Drive
• Mettre en place un système de consigne des sacs plastiques, comme c’est le cas chez Leclerc
• Encourager les consommateurs à ramener les sacs usagés ( pourquoi pas avec une petite récompense à la clé…)
• Réutiliser les sacs pour d’autres usages comme par exemple des sacs poubelles 
• Mettre en place un système de consigne avec des casiers en plastiques réutilisatibles

Ce qui est sûr, c’est que les consommateurs doivent se sentir acteurs de ce cercle vertueux. Etant donné qu’ils sont les premiers à relever cette faille du système, ils feront partie de la solution à ce problème! La grande distribution suit inévitablement les habitudes de ses consommateurs. Le « Drive » en est un exemple, mais il en va de même pour le système « city » (Carrefour) ou « market » (Auchan) qui apparait dans les coeurs des grandes villes. Dans les deux cas, l’objectif est d’apporter un service de proximité au consommateur. C’est donc l’acheteur qui va devoir éduquer le distributeur en matière d’usage des sacs plastiques.

24 juil 2013 Gaspillage

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