Détourner les labels, c’est tromper !
Mais pourquoi une telle démarche ?
Un artiste a toujours un sens à donner à ses œuvres et dans le cas de Peskine, son cheminement personnel et professionnel l’emmène vers des transgressions liées à la nourriture en créant des autocollants de style bio à coller sur des produits issus de la junk food.
La création de ces stickers s’inscrit dans sa démarche de rejeter une société de consommation à plusieurs vitesses. Pour lui, coller un autocollant bio sur un bouteille de soda mondialement connue est une stimulation de l’esprit et une prise de conscience de nos symboles dans une société où la malbouffe côtoie celle qui est bio comme deux mondes à part que son art pourrait réunir dans cette mise en scène. La confusion règne alors, l’assimilation à l’un ou l’autre devient moins aisée puisque la dichotomie est un message de choix en direction du consommateur.
Induire en erreur ou témoigner d’une position
L’idée même de cet artiste est d’interpeller le consommateur en lui permettant, par le simple truchement d’un autocollant apposé, de donner aussitôt des vertus bio à un produit venu tout droit de la malbouffe…
Certes, la création artistique peut se donner tous les droits au nom de l’Art Contemporain mais le consommateur lui se retrouve pris en otage et peut être induit en erreur en réduisant les labellisations à un simple étiquetage, l’artiste annule la portée de l’agriculture bio et tout le sens qu’elle peut avoir pour une majorité de gens.
La liberté prise par Peskine est à prendre avec légèreté car selon lui « plus que dénoncer, je veux apporter de la réflexion. Je propose un thème, mais pas de façon fermée. Je veux que les gens se rendent compte de certains aspects sociaux et qu’ils apportent eux même leurs réflexions à ces questions ».
L’art comme une réflexion mais pas au détriment du bio
La volonté de Peskine est de se positionner contre une société qui n’est pas prête au changement et son combat réside dans les « performances artistiques » visant à générer de nouveaux comportements chez les consommateurs. Pourtant, il est sage de rappeler que les engagements d’une politique bio sont véritablement des enjeux écologiques, économiques et humains. Derrière cette organisation professionnelle et philosophique se trouvent des acteurs engagés et soucieux de permettre à un plus grand nombre d’accéder à des produits bons pour la santé répondant à des cahiers des charges contraignants.
La labellisation est un gage de qualité
Ces étiquettes ou marques spéciales sont créées par un syndicat professionnel ou un organisme parapublic et apposées sur un produit destiné à la vente, pour en certifier l’origine, la qualité et les conditions de fabrication en conformité avec des normes préétablies. On dit aussi label de qualité.
Ces moyens ne doivent pas être minorés au nom d’une démarche créative et les bienfaits attribués aux produits labellisés sont reconnus partout comme une évidence en terme de consommation, surtout pour des produits de bouche.
La consommation bio en hausse depuis 2009
Selon les rapports successifs rendus par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la Food and Agriculture Organization (FAO), il est désormais avéré que les produits bio comportent des teneurs moindres en nitrates et en résidus de pesticides que les produits non bio. Selon le baromètre de l’Agence Bio, les français sont friands de bio et cette consommation tend à se développer depuis 2009. L’agriculture bio est plus respectueuse de la terre mais aussi des hommes.
Eviter la confusion des genres
Comme on l’a vu, l’artiste s’exprime et utilise des leurres pour faire passer un message mais il ne faut pas oublier toutes les actions entreprises par de nombreux acteurs économiquement et écologiquement engagés pour permettre l’accès à un plus grand nombre de produits labellisés.
L’art et la consommation sont des sujets à réunir certes, mais les informations quant à l’utilisation des labels représentatifs ne doit pas être manipulables parce que les consommateurs sont aussi des admirateurs d’art…
